Usure physique et psychique, troubles musculo-squelettiques, cancers : les répercussions du travail sur la santé des femmes sont encore largement méconnues.

De même, les difficultés professionnelles associées à l’endométriose, aux pathologies menstruelles incapacitantes, à la grossesse, au traitement de l’infertilité, à la ménopause et, plus globalement, à la santé des femmes sont encore bien trop ignorées dans le monde du travail. Alors que la moitié des « travailleurs » sont de nos jours des « travailleuses », la santé au travail des femmes apparaÎt comme un enjeu majeur de santé publique et un chantier à ouvrir dans de nombreuses organisations. 

Ce débat captivant réunissant Florence Chappert, Caroline de Pauw et Emmanuelle Lièvremont a mis en lumière les défis et les solutions pour améliorer la santé des femmes au travail.

• • Florence Chappert, Responsable de la mission égalité à l’ANACT (Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail) a apporté un éclairage précis sur les données de la santé des femmes au travail. Un constat qui permet de comprendre les causes d’inégalité et de proposer des solutions.

  • Caroline de Pauw, Docteure en sociologie, directrice de l’URPS Médecin des Hauts-de-France et chercheuse associée au CLERSE (Centre lillois d’études et de recherches sociologiques et économiques), a décrypté les causes profondes de cette situation, mettant en avant l’invisibilité des risques professionnels féminins et le poids de la sphère privée.

  • Emmanuelle Lièvremont, Directrice Santé et Qualité de Vie au Travail chez L’Oréal, a partagé les initiatives concrètes que peut mettre en place l’entreprise.

Des chiffres éloquents :

• • Accidents de travail en hausse chez les femmes.

  • Absentéisme féminin 30 à 40% supérieur à celui des hommes.

  • Troubles musculo-squelettiques, risques psychosociaux et cancers plus fréquents chez les femmes.

Les causes ?

• • Des postes de travail et des équipements pensés pour les hommes.

  • Le poids de la sphère privée : charge mentale, aidants familiaux (57% sont des femmes), tâches domestiques.

  • Des problèmes de santé spécifiques : endométriose, ménopause, cancers (le cancer du sein survient en moyenne 15 ans plus tôt que le cancer de la prostate).

Des solutions concrètes existent :

• • Mieux mesurer et reconnaître les risques professionnels spécifiques aux femmes.

  • Adapter les postes, les rythmes et l’organisation du travail (télétravail, congés parentaux partagés…).

  • Développer une médecine du travail prenant en compte les spécificités féminines.

  • Sensibiliser les femmes et les entreprises.

L’Oréal, entreprise pionnière avec 58% de femmes, s’engage :

• • Bilan de santé personnalisé pour les femmes de plus de 50 ans, suivi médical et accompagnement par des coachs.

  • Initiatives pour alléger la charge mentale et familiale (congés coparentaux étendus).

Une approche par le genre pour une meilleure prévention pour tous !